Le jugement dernier

La Résurrection des morts.

A l’appel des trompettes des anges, les morts sortent de terre ou de leurs tombeaux,  hommes et femmes, nus,  mais tous semblables par l’âge. Car quelque soit l'âge auquel l’individu est mort et quelque soit son état physique, tous ressuscitent sains de corps,  à l’âge de la mort du Christ, 30 ans.

Les images anciennes représentent toujours un Jugement collectif.
A gauche le Christ est celui de l’Apocalypse, une épée à deux tranchants sort de sa bouche,  et le jugement est collectif.

A droite Gill préfère un face à face individuel, qui correspond mieux à la mentalité contemporaine.

A gauche Fra Angelico montre  surtout le Paradis dont la fraîcheur et la lumière dominent.

 A droite au contraire l'Enfer occupe les 2/3 de la gravure de Gustave Doré

A droite,  un détail original, les morts ressuscitent sur terre en sortant de leur tombeaux et sur mer en sortant des flots, cela montre qu'il n'y a pas de relation directe entre les restes du cadavre et le corps ressuscité.

A gauche Michel Ange refuse l’organisation en bandes horizontales, il organise un jugement où les sauvés montent et les damnés descendent.

A droite Rubens reprend  ce mouvement en l'accentuant par une sorte de spirale.

A noter que la nudité  ne concerne pas la coiffure ce qui permet de reconnaître les moines et leurs tonsures, les rois et leurs couronnes, les évêques et leurs mitres…

Mise en scène du jugement dernier

 La mise en scène du jugement dernier utilise des éléments bibliques mais beaucoup d'autres éléments   :

            La pesée des âmes existe déjà dans la civilisation égyptienne où l’on voit Anubis tenir la balance tandis que Maat essaie de la faire pencher du bon côté, ici c’est  St Michel qui pèse et Marie qui intercède.

             Le  Diable c'est-à-dire l’adversaire,  a pris les oripeaux d’un démon étrusque : nez en bec de vautour,  oreilles pointues,  ailes de chauve-souris, et tous les attributs du bouc qui caractérisaient le dieu grec Pan, cornes, queue et pieds  fourchus.
On l’appelle aussi  Satan, le semeur de trouble, ce n’est pas un  dieu mais une créature angélique déchue devenue une parodie de Dieu avec son royaume infernal et ses armées de démons. 

            Le jugement sépare  les bons des méchants et les conduit en Paradis ou en Enfer,  « les brebis et les boucs »,   les premières évoquent la douceur et la pureté, les seconds la force  diabolique..

Les enfers sont dans le monde gréco-romain un lieu souterrain sans lumière, royaume d’Hadès gardé par Cerbère le chien à triple tête.
L’idée des flammes provient de la vallée de la Géhenne à Jérusalem où l’on brûlait continuellement les ordures, elle a été peu à peu assimilée au Shéol, séjour des morts.
L'enfer des Chrétiens  reprend ainsi les caractères des Enfers païens et de la Géhenne juive.

Les Elus  « siégent à la droite de Dieu » du côté de la dignité. Le Paradis  reprend le nom et la description de celui du début de la Création : un jardin luxuriant, une fontaine intarissable… et y ajoute la musique des anges. Là les saints peuvent se rassembler et acclamer l’Agneau.

Quant au purgatoire il est le fruit d’une riche réflexion médiévale mais est très peu représenté.