Le sacrifice d'Isaac ; Andrea MANTEGNA ; 1495, toile, Kunsthistorisches Museum , Vienne
Le sacrifice d'Abraham
Comprendre la Scène
On peut voir sur cette image... et aussi sur d'autres
Abraham, s’apprête à poignarder son fils Isaac. Le bras de l’homme est retenu par la main de Dieu ou par un ange, qui lui demande de ne pas tuer l’enfant.
Abraham est toujours un vieillard barbu qui brandit son couteau de la main droite, mais son regard est attiré par Dieu, représenté par une main ou plus souvent par un ange. Ce dernier peut aussi arrêter le bras d'Abraham qui s'apprêtait à tuer son fils.
Isaac est représenté soit comme un enfant, soit comme un adolescent. Il est debout , accroupi ou allongé sur un autel de pierre ou sur un bûcher, il est souvent attaché et toujours tenu par la main gauche de son père,
Un mouton ou un bélier est plus ou moins visible, ici il est déjà sur l’autel du sacrifice mais souvent il reste seulement à proximité, parfois les cornes prises dans un buisson. C’est l’animal qui sera sacrifié à la place d’Isaac.
Le sacrifice désignant en français celui qui sacrifie et celui qui est sacrifié, on peut nommer la scène : le sacrifice d’Abraham ou le sacrifice d’Isaac. La première dénomination est la plus fréquente.
Ne pas confondre
Le Sacrifice d’Iphigénie ; Jean-Bernard Restout (1732-1797) ; vers 1760, huile sur toile ; Le Musée Georges de La Tour à Vic-sur-Seille
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Hors Bible : le sacrifice d'IphigénieOn peut rapprocher le sacrifice d’Isaac de celui d’Iphigénie, récit de la mythologie grecque. |
Connaître le récit biblique
Livre de la Genèse ch.22
Malgré leur grand âge, Abraham et Sara ont eu un fils, Isaac, le fils de la promesse. L’enfant grandit mais Dieu met Abraham à l’épreuve, il lui demande de le lui offrir en sacrifice. Abraham part avec Isaac et des serviteurs, puis arrivés au pied de la montagne que Dieu lui a indiquée, le père et le fils montent seuls avec du bois pour le feu de l'offrande.
"Quand ils furent arrivés à l'endroit que Dieu lui avait indiqué, Abraham y éleva l'autel et disposa le bois, puis il lia son fils Isaac et le mit sur l'autel, par-dessus le bois Abraham étendit la main et saisit le couteau pour immoler son fils."
Mais l'Ange de Dieu l'arrête en disant :"N'étends pas la main contre l'enfant ! Ne lui fais aucun mal ! Je sais maintenant que tu crains Dieu : tu ne m'as pas refusé ton fils, ton unique."
Et Abraham aperçoit un bélier qu'il offre en sacrifice à la place de son fils.
Signification
Abraham est le père des croyants, Dieu lui a promis une descendance nombreuse. Voir Abraham et les trois visiteurs
La naissance d’Isaac réalise cette promesse, alors que la demande du sacrifice semble la nier. Et Abraham, dont la confiance en Dieu est totale, obéit. Mais Dieu ne veut pas la mort de l’enfant, il voulait seulement éprouver Abraham.
Si pour les Juifs le sacrifice d’Abraham représente la soumission absolue à la volonté de Dieu, les Chrétiens y ont vu l’annonce ou la préfiguration du sacrifice de Jésus-Christ,la victime innocente, l’Agneau de Dieu qui accepte la mort dans la soumission et la confiance envers Dieu
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Découvrir des prolongements
Interdiction du sacrifice humain
Cette scène est l’une des plus célèbres de la Bible car elle est à l’origine d’un des interdits les plus importants de notre civilisation, celui des sacrifices humains.
Dans certaines civilisations antiques, et notamment dans la région du Proche orient où vivait Abraham, il était de tradition d’offrir le premier né en sacrifice aux dieux. C'est-à-dire de l’égorger sur un autel, puis de brûler son corps, comme on le faisait avec les autres animaux. Ainsi on comprend mieux qu’Abraham puisse accepter de sacrifier Isaac, sans manifester sa surprise. Mais le Dieu d’Abraham n’est pas comme ceux de ses voisins, il arrête son bras et lui demande d’offrir un mouton.
Le récit, appuyé par l’image, est le fondement de l’interdiction de tout sacrifice humain pour « les enfants d’Abraham » c'est-à-dire les trois religions : juive, chrétienne et musulmane. Cette interdiction n’a pas toujours été respectée mais elle a permis de dénoncer ceux qui passaient outre.
L'Aïd el kébir
Le sacrifice d'Abraham est aussi reconnu par les Musulmans qui fêtent toujours cet évènement en sacrifiant un mouton, c’est l’Aïd-el-kébir ou Grande Fête des sacrifices.
Mais pour de nombreux Musulmans, Abraham ne sacrifie pas Isaac mais Ismaël, le fils qu'il avait eu, avant Isaac, de la servante Agar, car sa femme Sara était stérile. Selon la tradition Ismaël est l'ancêtre des Arabes
A Dakar chez le directeur de l'école Pikine 3 Poteaux, comme dans chaque maison de famille musulmane, on égorge le mouton selon un rituel très précis : en faisant d'abord une prière, en orientant l'animal vers la Mecque, en se servant d'un outil bien tranchant et le sacrifice est fait par une personne expérimentée. Les fils regardent pour apprendre