La sainte famille

La fuite en Egypte  

est  très fréquente.  C'est une représentation indépendante mais qui est aussi un moyen de montrer la sainte famille.  Marie est assise sur un âne  et tient l’enfant dans ses bras tandis que Joseph conduit l’animal. Parfois le bœuf de la crèche de Bethléem les suit .

 Au XVIIème s. on trouve l’âne trop familier  et la fuite  se transforme en marche à pied, ce qui suppose un enfant plus grand  ou un bébé porté dans un  berceau d’osier sur le dos de Joseph.

 Le retour d’Egypte, sept ans après selon la légende est beaucoup plus rare.

Le repos en Egypte

Parfois un palmier  s’incline tout seul vers Marie qui en voulait le fruit et l’ombre. La légende veut,  que de ce fait, la palme  devienne  le signe de la récompense pour les martyrs.

A Nazareth l’enfant  Jésus

Il joue sagement entre Marie et Joseph. Les artistes réalistes  aiment représenter  une famille classique : le vieux Joseph travaillant dans son atelier  de charpentier , aidé par Jésus, tandis que Marie, toujours jeune, s’affaire au ménage. 

La sainte famille peut recevoir la visite d'Elisabeth et de son fils Jean le Baptiste.

Les détails ne sont jamais innocents, par exemple, pain et pomme rappellent le péché et la rédemption.

Jésus plus ou moins âgé, s’amuse ou travaille . Mais tout les éléments sont symboliques. Ici il sauve un oiseau pris dans des épines formant une couronne, ailleurs  on trouve un oiseau dont les ailes déployées forment une croix, un agneau qui évoque le sacrifice, une grappe de raisin rouge sang, un rameau d’olivier qui renvoie au jardin du même nom... toujours des symboles de la Passion. Marie pense et souffre

  Dans un autre registre Jésus peut aussi faire des miracles à la chaîne comme celui de faire voler des oiseaux de terre qu’il a modelés… L’imagination des apocryphes est débordante.

La sainte famille peut être réduite à la Vierge à l’enfant

 Marie tient Jésus dans ses bras ou sur son giron. Cette représentation est très fréquente dans la statuaire médiévale et dans la peinture de la Renaissance mais  l’esprit en est très différent.

            A l’époque romane la Vierge de Majesté représente la Mère de Dieu,  elle est sévère, assise sur un trône. Elle tient un Enfant, habillé en adulte, bien droit pour qu’il soit adoré. Certaines Vierges sont « noires » de visage sans que l’on sache bien pourquoi. A l’époque baroque certaines statues sont habillées avec des tissus et des bijoux très riches qui peuvent changer selon les moments de l’année. Elles servent dans les processions.

            Avec la Vierge de tendresse ce sont les relations d’intimité entre la mère et son enfant qui sont mises en valeur : le bébé tête, la maman le caresse… la peinture italienne de la Renaissance crée un vrai modèle de Madone à l’enfant. Ils sont entourés de fruits ou d’oiseaux dont les valeurs symboliques sont parfois difficiles à saisir : la pomme renvoie au péché, le pain et le raisin à l’eucharistie et l’oiseau est une image du salut. D’autres éléments évoquent la virginité de Marie : le jardin clos, les buissons de roses, la fontaine, l’olivier, les lis, la porte, le miroir… ils proviennent des litanies de la Vierge, elles mêmes tirées du Livre du Cantique des Cantiques 

La Sainte famille élargie à Jean Baptiste  et à Elisabeth, sa mère

  Marie et Elisabeth s'étaient rendu visite alors qu'elles étaient enceintes, (voir la Visitation) elles se retrouvent avec leurs enfants. Quand il y a un homme c’est forcément Joseph car le père de Jean, Zacharie, a été tué par Hérode.

Selon une vision mystique de saint Bonaventure, franciscain du 13^ème siècle, Jean et Jésus jouaient ensemble en revenant d’Egypte. Jean est un peu plus grand que Jésus, ils jouent avec une croix très fine et  un agneau qui sont des symboles de la Passion. Mais ils ne sont pas égaux, Jean s’incline vers Jésus, qui le bénit. les enfants peuvent aussi  être représentés seuls, sans parents.

La Sainte parenté

C'est une création complètement apocryphe mais s’est développée avec le culte de Marie.

Marie a une mère Anne et comme elle est jeune on peut mettre ensemble  les trois générations : grand-mère, fille, petit fils.

La sainte parenté peut s'élargir.

Les évangiles parlant de deux Marie dont les fils sont parmi les apôtres, les légendes en ont fait les deux demi-sœurs   de la mère de Jésus.
 Selon  cette  légende Anne aurait eu successivement trois maris et trois  filles et sur ses six  petits enfants cinq seraient devenus  apôtres. Certains peintres placent donc à côté de Marie, ses deux demi-sœurs qui portent le nom de leur père respectif : Marie [fille de] Cléophas femme d’Alphée et Marie [fille de] Salomé femme de Zébédée.
La première est mère de  Jacques le mineur, Jude et Simon,  la seconde est mère de  Jacques le majeur et Jean l’évangéliste. Cette  grande  famille peut encore s'étendre à la cousine Elisabeth et Jean-Baptiste...   tous les enfants semblent avoir le même âge.

Cette parenté élargie est inconnue en Italie et devient rare  avec la Réforme catholique.