Le Christ et la femme prise en état d'adultère; Pierre BRUEGEL l'ancien; 1565 huile sur panneau; Courtauld Institute Galleries, Londres
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La femme adultère
Comprendre la Scène
On peut voir sur cette image...et sur d'autres
Une grande foule d’où émergent plusieurs groupes ou quelques visages
Des hommes entourent une femme, ils la malmènent, la menacent. La femme est belle, elle a les cheveux défaits, elle est parfois un peu déshabillée, elle a été surprise en flagrant délit d’adultère. Avec qui ? On ne le sait pas. Son expression est très contrastée selon les œuvres : repentante, indifférente, apeurée, provocatrice… les artistes ont pris beaucoup de liberté avec le texte.
Jésus est avec ses disciples, il leur parle ou se penche sur le sol regardant les quelques lettres ou signes qu’il vient de tracer.
La rencontre entre la femme et Jésus prend plusieurs formes selon les compositions :
comme ici Ils peuvent être au centre, la femme, parfois à genoux, pleure ou implore. Jésus lui adresse un geste de pardon ou trace sur le sol des signes qu’on ne voit pas. La foule écoute, quelques vieillards s’éloignent, méditant la parole du Christ.
Ils peuvent être mêlés à la foule les hommes qui ont arrêté la femme, la propulsent en avant pour que Jésus intervienne, ils pressent Jésus de la condamner et semblent même le menacer lui aussi, comme dans l’arrestation du Jardin des Oliviers
Ils peuvent être séparés, plus ou moins éloignés par la foule, Jésus parle aux hommes qui l’entourent, alors que d’autres s’agitent autour de la femme, certains ont déjà des pierres dans les mains pour commencer la lapidation de l’adultère.
Connaître le récit biblique
Evangile selon Jean chapitre 8
Les pharisiens amènent une femme et disent à Jésus :
"Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d'adultère. Or, dans la Loi, Moïse nous a prescrit de lapider ces femmes-là. Toi donc, que dis-tu ?" . Mais Jésus, se baissant, se mit à écrire avec son doigt sur le sol. Comme ils persistaient à l'interroger, il se redressa et leur dit : "Que celui d'entre vous qui est sans péché lui jette le premier une pierre !"
Tous s'en vont un par un
"Femme, où sont-ils ? Personne ne t'a condamnée ?" Elle dit : "Personne, Seigneur." Alors Jésus dit : "Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, désormais ne pèche plus."
Signification
La Loi était précise mais Jésus demande de juger en conscience et non simplement d’appliquer la Loi.
Voir d'autres images voisines
Agitation. La foule serrée et menaçante pour la femme mais aussi pour Jésus. Que va-t-il dire ? |
Le Christ et la femme adultère; Lorenzo LOTTO; 1530-35 huile sur toile; Musée du Louvre, Paris |
Le Christ et la femme prise en état d'adultère; Jobst HARRICH; huile sur cuivre; Musée du Louvre, Paris |
Attente. Jésus écrit et regarde la femme comme pour un dialogue muet, la foule observe. |
Le Christ et la femme adultère; Valentin de Boulogne; 1620 huile sur toile;J. Paul Getty Museum, Los Angeles
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Le Christ écrit sur le sol; 1372 miniature extraite de la Bible historiale de Petrus Comestor; manuscrit "Den Haag, MMW, 10 B";Museum Meermanno Westreenianum, La Haye"
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Jésus a parlé, personne ne lance la première pierre, la foule s'éloigne |
Des Pharisiens amènent une femme accusée d'adultère devant le Christ; vers 1200 miniature sur vélin, fragment d'un psautier du nord ouest de la France; manuscrit "Den Haag, KB, 76 F 5", Bibliothèque royale, La Haye |
D'après La femme prise en état d'adultère; William BLAKE; 1805 dessin et aquarelle; Musée des Beaux arts, Boston |
Deux visions différentes du contexte : le monde de l'antiquité classique de Poussin et le monde oriental et romantique de Polenov. |
Le Christ et la femme prise en état d'adultère; Vassili POLENOV; 1886 huile sur toile; Galerie Tretiakov, Moscou |
Le Christ et la femme prise en état d'adultère; Nicolas POUSSIN; 1653 huile sur toile, Musée du Louvre, Paris |
Découvrir des prolongements
La lapidation
La lapidation était la manière d’appliquer la peine de mort selon la Loi de Moïse, elle était appliquée en cas d’idolâtrie, de blasphème, d’adultère… Jésus accusé de blasphème, en fut menacé mais il a été condamné à mourir par les Romains, donc en croix. (Voir les croix)
Etienne sera le premier martyr chrétien à subir la peine traditionnelle par lapidation. ( Voir Etienne )
La lapidation était aussi la peine appliquée dans les sociétés musulmanes régies par la charia ou droit musulman. Aujourd’hui elle est encore parfois utilisée dans les pays qui ont gardé ou repris la charia.
Ailleurs reste l’expression « Jeter la première pierre » ou « jeter la pierre à quelqu'un » pour désigner celui qui condamne moralement avec facilité ou bonne conscience, d’où son emploi généralement négatif