La sainte face
Comprendre la Scène
On peut voir sur cette image..
Un visage sur un linge blanc, ce dernier est suspendu dans le vide ou plutôt tenu par les mains une jeune femme, invisible ici. C’est Véronique tenant le voile de la Sainte face du Christ.
Le visage est celui de Jésus, son image s’est déposée, à la façon d’une empreinte, sur le linge avec lequel Véronique a essuyé sa sueur lorsqu’il souffrait sur le chemin de croix.
La sainte face est normalement incluse dans le chemin de croix mais elle peut aussi être insérée dans la Crucifixion ou devenir son propre sujet. Voir les Croix
et sur d'autres images
On voit selon l’époque, soit un visage serein, soit un visage torturé avec la couronne d’épines, les marques des coups, le sang qui perle… mais le visage reste toujours beau.
La jeune fille est vêtue comme les autres femmes présente sur le chemin du Calvaire, mais elle a un nom étrange, Véronique est simplement l’expression latine « vero icona » qui signifie « image vraie ». Ce nom n’existe pas dans les écrits bibliques, la femme est légendaire et est simplement la personnification de l’objet qu’elle porte.
Connaître le récit biblique
Cette scène n'a pas de fondement évangélique.
C'est l'apocryphe "La mort de Pilate" qui raconte que le Christ imprima son visage sur une toile qu'il donna à Véronique. Ce nom n’existe pas dans les écrits bibliques, la femme est légendaire et est simplement la personnification de l’objet qu’elle porte puisque « vero icona » signifie « image vraie ».
Le serviteur souffrant d'Isaïe a été reconnu par les chrétiens comme l'image prophétique du Christ
Livre d’Isaïe chapitre 53
Comme un surgeon il a grandi devant lui,
comme une racine en terre aride ;
sans beauté ni éclat pour attirer nos regards,
et sans apparence qui nous eût séduits ;
objet de mépris, abandonné des hommes,
homme de douleur, familier de la souffrance,
comme quelqu'un devant qui on se voile la face,
méprisé, nous n'en faisions aucun cas.
Voir d'autres images voisines
Véronique recueille l'image du Christ pendant la montée au Calvaire, la mise en scène correspond au récit des apocryphes. Bassano ne montre pas le visage du Christ sur le linge mais Véronique le tient comme un miroir sur lequel il va se refléter.
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Le chemin du calvaire et Ste Véronique avec le suaire ; Travail du maître de Jacques IV d'Ecosse, miniature flamande, 1510-20 ; J. Paul Getty Museum, Los Angelessse |
Le chemin du calvaire; Jacopo BASSANO; 1540 huile sur toile; National Gallery, Londres
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La scène est isolée de son contexte de la Passion. Véronique tient le voile comme une relique.
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Ste Véronique avec le suaire; LE GRECO ; C. 1579 huile sur toile ; Santa Cruz Museum, Tolède |
Sainte Véronique ; MEMLING, Hans ; C. 1470-75 huile sur panneau ; National Gallery of Art, Washington |
Véronique disparaît, le voile est isolé et devient une icône
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Le voile de Véronique ; FETI, Domenico ; C. 1618-22 huile sur panneau ; National Gallery of Art, Washington |
La tête du Christ; Emil NOLDE, aquarelle 1909; National Gallery of Art, Washington
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Découvrir des prolongements
Le visage du Christ
Il existait au Moyen Age une relique qui prétendait être le voile de Véronique mais elle a été détruite dans le sac de Rome en 1525, d’autres reliques existent encore mais toutes sont postérieures au 1er siècle et nous n’avons aucun témoignage sur le visage de Jésus, les Evangiles étant muets à ce sujet.
Le christianisme est né comme religion de la Parole et n’a utilisé les images que plus tard. Mais dès les représentations des catacombes deux visages du Christ apparaissent :
un Jésus imberbe et juvénile qui peut être rapproché des modèles grecs d’Orphée, d’Hermès ou d’Apollon,
un Jésus barbu au longs cheveux qu’on peut trouver plus oriental mais qui correspond aussi au modèle des philosophes antiques.
Le Christ imberbe existe encore dans certaines miniatures du Xème s. mais c’est le modèle oriental qui l’emporte partout, avec une barbe qui s’allonge et se partage en deux, ce qui rend le visage plus majestueux.
Le Christ-Orphée;fresque IIIème s. catacombe de Domitille, Rome |
Le Beau Dieu, cathédrale d'Amiens | Salvator Mundi , Correggio; c. 1515 huile sur toile ; National Gallery of Art, Washington |
Le « beau Dieu » est une création de l’art occidental du XIIème s., c’est un Christ enseignant, debout, vêtu d’une longue robe et portant le Livre des Evangiles à gauche, tandis que sa main droite bénit.
Le Christ se reconnaît aussi par une auréole mais qui est en plus marquée de la croix, il est souvent placé au centre d’une sorte d’amande ou mandorle qui est aussi une marque de lumière.
Les deux lettres grecques Alpha et Omega sont parfois proches de son visage pour indiquer qu’il est le commencement et la fin de toute chose, comme l’Alpha est la première lettre de l’alphabet grec et l’Oméga la dernière.
Lorsqu’il a une épée nue à proximité de la bouche et sept étoiles dans la main droite, il correspond à la vision de l’Apocalypse. Cettereprésentation rapidement éliminée a été reprise au XXème s. par certains artistes.
Christ en gloire; |
Christ de l'Apocalypse; |